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Éradiquer la discrimination : Un combat quotidien pour l’inclusion
Le 1er mars a été institué « journée zéro discrimination » par ONUSIDA, l’organisme des Nations-Unies qui lutte contre la maladie du sida depuis 2014. Cette journée vise non seulement à lutter contre la discrimination vis-à-vis des personnes séropositives, mais aussi à promouvoir un monde inclusif où quiconque peut vivre dans la dignité.
Alors que la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1948 promeut l’égalité en clamant que « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », les discriminations ne cessent d’émerger au sein de la société. En effet, selon Saïd Darwane, « les discriminations fondées sur des critères d’origine ethnique, d’apparence physique, de nationalité, de sexe, de handicap, d’âge, de santé, d’orientation sexuelle, ou tout simplement sur le fait de résider dans un quartier réputé difficile [...] nient la valeur d’égalité entre les individus ». Pourtant, les individus y font face quotidiennement et sous différentes formes. Darwane cite, entre autres, le refus d’embauche ou motif de licenciement, l’absence de promotion de carrière, les difficultés d’accès à une formation professionnelle, etc. Ce à quoi font face malheureusement beaucoup de personnes séropositives. D’où l’instauration de la « journée zéro discrimination ».
Journée zéro discrimination : Pourquoi ?
Le 1er mars a été institué « journée zéro discrimination » par ONUSIDA, l’organisme des Nations-Unies qui lutte contre la maladie du SIDA depuis 2014. Toutefois, cette journée ne se limite pas à promouvoir le refus de discrimination à l’endroit des personnes séropositives ou atteintes du SIDA. Certes, des traitements efficaces ont permis de transformer le SIDA en maladie chronique. Cependant, les personnes atteintes de ce virus ne cessent d’être victimes de stigmatisation. Et, les discriminations qu’elles subissent affectent leurs droits, dont leur droit à la santé. Aussi est-il toujours difficile de favoriser la prévention, le dépistage et l’insertion sociale des personnes vivant avec le VIH. Sous ce jour, la stigmatisation entrave l’accès aux soins et aux traitements nécessaires, aggravant ainsi les crises sanitaires.
Selon ONUSIDA, « la stigmatisation et la discrimination liées au VIH ont un impact significatif sur la santé, la vie et le bien-être des personnes vivant avec le VIH ou à risque de le contracter, en particulier les populations clées ». Effectivement, beaucoup se méfient notamment des personnes vivant avec le VIH par peur de contagion. Ce qui favorise le rejet et l’isolement. Ces porteurs du virus ont été considérés comme dangereux pour la société au risque qu’ils propagent la maladie. Et, malgré toutes les avancées scientifiques, ces croyances persistent à l’heure actuelle. Or, aujourd’hui, une personne séropositive sous traitement et avec une charge virale indétectable est considérée comme non infectieuse. D’ailleurs, infectieuse ou non, elle ne devrait pas subir un traitement défavorable à cause de sa maladie.
Un combat quotidien pour l’inclusion
Cela dit, la promotion de la non-discrimination vis-à-vis des séropositifs s’inscrit dans la lutte contre la propagation du virus mais aussi dans la promotion de l’inclusion. « La discrimination est une violation des droits de l’homme qui ne doit pas rester sans réponse » a déclaré Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations-Unies. « Tout le monde doit avoir la possibilité de vivre dans le respect et dans la dignité ». Dans cette même veine, ONUSIDA entend adresser un appel aux individus du monde entier, à travers cette journée, à promouvoir et célébrer les droits de chaque personne à vivre dans sa dignité. Et cela, peu importe son apparence ou son origine. En ce sens, la journée zéro discrimination est l’occasion de rappeler que toute personne a le droit de de mener une vie épanouie dans la dignité sans subir de discriminations.
« Certaines des plus grandes difficultés que le monde connait peuvent être résolues, il suffit d’éliminer la stigmatisation et la discrimination » a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de ONUSIDA. En effet, la discrimination consiste à traiter une personne différemment des autres à cause de ce qu’elle est. On peut même lui refuser des droits ou des avantages qui sont reconnus aux autres. Ce qui renvoie dans tous les cas à une violation des droits de l’homme. Elle peut être manifeste ou dissimulée. Dans notre société, les discriminations se manifestent sous diverses formes. Elle peut favoriser le rejet social, l’exclusion économique ou encore des restrictions légales injustes. Néanmoins, personne ne devrait être jugé ou marginalisé, que ce soit en raison de son origine ethnique, de son âge, de son genre et encore moins, en raison d’une maladie.
La « Journée Zéro Discrimination » est une opportunité de rappeler à chacun que l'inclusion n'est pas seulement un objectif, mais un engagement quotidien. Chaque geste, petit ou grand, peut y contribuer. Cette journée permet de faire un appel à l'action pour que chacun puisse jouer sa partition dans la construction d'un monde où la dignité, le respect et l'égalité sont des droits incontestables pour tous. En luttant contre les discriminations, nous construisons un chemin vers une société où chaque individu peut vivre sans crainte de jugement ou d'exclusion.
Leila JOSEPH