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Images choquantes et traumatisantes : Comment elles impactent notre Santé Mentale ?
Dans l'ère numérique actuelle, l'accès immédiat à une myriade d'images choquantes et violentes a un impact significatif sur la santé mentale des différentes couches de la société, en particulier les jeunes. L'exposition constante à ces contenus, que ce soit à travers les médias traditionnels ou les plateformes en ligne, soulève des préoccupations croissantes quant à leur influence sur le bien-être psychologique des individus.
Les « images choquantes » sont celles qui sont liées à des événements tragiques, des conflits mondiaux ou des actes de violence. Elles ont le pouvoir de susciter des émotions intenses et parfois traumatisantes. Les réseaux sociaux, en particulier, amplifient la diffusion rapide de telles images, exposant les utilisateurs à des contenus potentiellement perturbateurs sans filtre ni avertissement. Ces contenus choquants constituent certaines fois un instrument de propagande comme dans le cas des conflits opposant les États et les groupes armés, ou les conflits entre les États.
L'exposition partielle ou prolongée à ces types de contenus peut entraîner des effets néfastes tels que le stress, l'anxiété et même des troubles de stress post-traumatique (TSPT). Les conséquences physiques ne sont pas à exclure non plus. Une étude réalisée aux États-Unis en 2018 démontre que l’effet des images choquantes s'amplifie chez les groupes qui se sentent marginalisés. Ainsi, lorsque la violence qui apparaît dans ces contenus expose le racisme, le sexisme, l'homophobie la transphobie, elle est encore plus nocive pour les membres de ces groupes marginalisés.
Une recherche de l'université Paris 8 effectuée en 2018, soutient que certains jeunes peuvent être très influencés par des images violentes, sexuelles et haineuses, et avoir du mal à s'en détacher. Ces images peuvent créer une vision du monde qui ne correspond pas vraiment aux valeurs de la société. Cela devient un problème surtout lorsqu'il y a d'autres facteurs, comme l'immaturité de l'âge, des problèmes émotionnels, ou des difficultés à comprendre qui ils sont. Si en plus, il y a des problèmes familiaux, des expériences traumatisantes, ou même la consommation de drogues, cela peut les pousser à adopter des comportements qui imitent ce qu'ils voient dans ces images, et parfois même à commettre des actes délinquants.
Toujours selon cette recherche, les ados exposés aux images choquantes développent une habitude qui rend ces images moins choquantes pour eux. C'est surtout le cas pour ceux qui y sont confrontés depuis l'enfance ou qui regardent fréquemment des vidéos violentes. Certains cherchent même activement sur internet des images reflétant des violences de leur vie quotidienne. Bien que ces images leur semblent moins graves que la réalité, le fait de les regarder de manière compulsive peut indiquer un traumatisme. D'autres ados choisissent de voir ces images volontairement pour s'endurcir ou découvrir une réalité « cachée ».
Les contenus peuvent être également relativement violents car ils provoquent des chocs culturels sur un groupe de personnes, et sont perçus comme normaux pour d'autres groupes. C'est le cas par exemple de certaines pratiques liées à la religion, aux modes de consommation ou encore aux comportements sexuels. Toutefois, les conséquences de la diffusion à grande échelle des images choquantes impactent même la société et favorisent une « normalisation de la violence ».
Les médias traditionnels sont mieux dressés pour appeler à exercer une modération éthique dans la diffusion de contenus graphiques. Avec l'évolution constante du numérique, cette éthique n'est plus rigoureuse car chacun peut se retrouver transmetteur d’un contenu, à titre informatif ou par le simple plaisir de partager un événement qui choque et peut potentiellement attirer de l'audience. Certaines fois ces contenus, bien qu'en en étant amateurs, sont utilisés par les salles de nouvelles pour être traités ou diffusés pour soutenir une information.
La responsabilité individuelle est cruciale dans la gestion de l'exposition aux contenus traumatisants. Des utilisateurs des plateformes de diffusion plus conscients, la sensibilisation et l'éducation sont essentielles pour limiter les impacts de cette surcharge visuelle sur la santé mentale. La prolifération d'images choquantes représente un défi majeur, nécessitant une action collective des médias, des plateformes en ligne et des individus pour créer un environnement visuel plus sain.
Merck’n Sley Suprême Jean-Pierre