Banj Media, est un média inclusif et alternatif qui s’adresse aux générations connectées. À travers nos missions, nous nous engageons à fournir à notre public des informations, des analyses, des opinions et des contenus captivants qui reflètent la diversité et les intérêts de la jeunesse haïtienne.
Journée mondiale de l'orgasme : Quand l'apogée de l'érotisme occupe les débats
Depuis le 22 décembre 2006 est célébrée chaque année la journée mondiale de l’orgasme. Une célébration bien particulière pour un sujet qui suscite de plus en plus d'intérêts. Considéré comme la plus haute dimension de sensualité atteignable lors d'un acte sexuel, l'orgasme n'est cependant pas un sujet maîtrisé de bout en bout par tout le monde. Il traîne derrière lui des impacts et des réactions particulières sur l’organisme humain. A l’occasion de la 17ème célébration de cette journée, coup d'œil sur la « petite mort » que l'être humain apprécie tant.
La Journée mondiale de l'orgasme se déroule le jour du solstice d'hiver (jour le plus court de l'année), généralement le 21 ou le 22 décembre en fonction des années car ce phénomène planétaire varie entre ces dates, quelquefois même le 23 décembre. Cette journée a été créée le 22 décembre 2006 par deux pacifistes américains Donna Sheehan et Paul Reffell, fondateurs d'une association anglo-saxonne, la « Global Orgasm ». Selon les initiateurs de cette journée, si tout le monde faisait l'amour en même temps, une vague d'ondes positives envahirait le monde. C'est une conception qui tente ainsi d'établir un lien entre l'érotisme et la paix dans le monde. Selon cette idée, grâce à l'orgasme, les êtres humains seront plus heureux et donc moins violents.
Qu’est-ce l'orgasme?
Le dictionnaire Larousse définit l’orgasme comme le point culminant et terme de l'excitation sexuelle, caractérisé par des sensations physiques intenses. Cet état élevé de l’érotisme est aussi appelé « petite mort », à cause de l’état de syncope (perte de connaissance brutale, parfois causée par un arrêt cardiaque), ou d’étourdissement et les frissons nerveux qui l’accompagnent. On doit ce terme à un chirurgien français nommé Ambroise Paré. Un autre synonyme, c'est l’expression « le grand frisson » qui est également utilisée pour parler de la mort, « le dernier grand frisson ».
Chez l'homme comme chez la femme, l’orgasme déclenche une accélération de la fréquence cardiaque et respiratoire, une tension musculaire, et la contraction incontrôlable donc inconsciente de certains muscles. Le cerveau a également des réactions inhabituelles, avec une surstimulation des circuits de la récompense et des émotions, tandis que la partie du cerveau responsable de l'inhibition, c’est-a-dire de la défense (le cortex orbito-frontal) reste silencieuse. Cette activité intense peut conduire à un état d'extase suivi d'une sensation de complétude ou de satisfaction. Il existe même des cas où des personnes meurent au cours d'un orgasme, c'est ce qu'on appelle l’épectase.
Les troubles de l’orgasme
Il existe un trouble psychosexuel pas assez connu, mais qui touche beaucoup de gens. Ce trouble provoque l’anorgasmie qui est traduit par l'incapacité ou la grande difficulté pour certaines femmes à atteindre l'orgasme, malgré les stimulations sexuelles. L’anorgasmie est en particulier causée par des facteurs psychologiques tels que l’anxiété, la dépression, les problèmes dans les relations, la difficulté de concentration, le malaise vis-à-vis de la sexualité et la peur de lâcher prise. Environ 10 à 15% des femmes sont atteintes de ce trouble, qui ne les empêche pas pour autant de ressentir du désir et du plaisir.
L’anorgasmie peut être primaire (la femme n’a jamais connu l’orgasme dans sa vie) ou secondaire (la femme a connu l’orgasme à un moment donné dans sa vie mais n’y parvient plus). La dysorgasmie est un aussi un trouble de la sexualité, caractérisé par des douleurs au moment de l'orgasme. Ces douleurs peuvent se manifester chez les femmes par une sensation de crampes dans le bassin, les fesses ou l’abdomen. Quand la dysorgasmie existe depuis toujours on dit qu'elle est primaire, quand au contraire elle survient après une période sans douleur on dit qu'elle est secondaire.
Le clitoris est l’organe entièrement dédié au plaisir, en effet la stimulation clitoridienne joue un rôle essentiel pour atteindre l’orgasme. Cependant il existe un trouble sexuel rare qui provoque des orgasmes en l'absence de désir et de stimulation vaginale ou clitoridienne. C’est le syndrome d'excitation génitale persistante (SEGP), qui provoque généralement un inconfort au niveau de la zone génitale, accompagné de sensations de brûlure, de douleurs ou encore de démangeaisons. Il n’existe pour l’instant aucun traitement pour le SEGP, la maladie est encore mal connue. Les personnes atteintes sont constamment stressées.
Des particularités étonnantes
La pénétration ne suffit pas toujours car seulement environ 18% des femmes arriveraient à atteindre l’orgasme facilement par simple pénétration vaginale. D'après le rapport Hite, qui est une étude importante sur la sexualité féminine, citée par la Revue médicale suisse. 30% des femmes atteindraient l’orgasme uniquement quand leur clitoris est stimulé, et 19% pendant le coït avec stimulation manuelle du clitoris. Des études ont montré que l’orgasme a une grande importance pour la vie sexuelle d’un couple. Les partenaires en sont bien conscients puisque près de 61% des femmes et environ 18% des hommes affirment avoir déjà simulé un orgasme et selon les femmes, ce serait un moyen pour ne pas blesser l’estime de leur partenaire.
Selon les données du site Global Orgasm, il y a 2,5 milliards d’orgasmes chaque année à travers le monde. Soit environ 100 millions d'orgasmes par heure et 1,5 million par minute. Pour atteindre l’orgasme, 74% des femmes pratiquent la masturbation, d'après une étude Ifop datant de 2017. Il s'agit d'ailleurs du meilleur moyen pour elles de jouir : elles sont ainsi 46% à atteindre plus facilement l’orgasme seules. Mais c’est une pratique qui reste tabou, puisque très peu d’entre elles en parlent, malgré le fait qu’elle est essentielle à leur épanouissement sexuel. Les données montrent que moins d’une femme sur dix en ont parlé à leurs fréquentations (6%) et à peine deux sur dix à leurs amies proches (20%).
L’orgasme peut survenir dans des cas biens particuliers, par exemple lors des activités physiques des femmes. Dans d'autres cas, des hommes atteignent l’orgasme sans éjaculation. Cela peut s’agir d’un trouble nommé « éjaculation rétrograde » : le sperme, au lieu d’être évacué, est renvoyé en arrière vers la vessie. Ce trouble peut apparaître après une intervention chirurgicale de la prostate ou du col de la vessie, ou être causé par la prise de certains médicaments. Dans d’autres cas, l’éjaculation peut être consciemment retenue par l’homme, ou simplement ne plus survenir à la suite d’orgasmes répétés.
L’orgasme a des effets positifs sur la santé
L’ocytocine est l’hormone de l’amour mais également celle de la confiance. Au cours de l’orgasme, cette hormone est libérée, ce qui procure un grand sentiment de bien-être. Après un orgasme, une personne est plus susceptible de se confier à son partenaire. Chez la femme, l’ocytocine réduirait les risques de cancer du sein en limitant la prolifération des cellules cancéreuses. De la même façon, des éjaculations fréquentes – à raison de 3 fois par semaine – permettraient de réduire de 15 % le risque d’apparition du cancer de la prostate chez l’homme.
D’autre part, la production d’endorphines liée à l’orgasme aurait des propriétés antidouleur. Une étude réalisée par des scientifiques allemands a montré que dans 60 % des cas, un rapport sexuel avec orgasme permettait de réduire les douleurs liées aux migraines, car il y a une régulation du flux sanguin. C’est scientifiquement prouvé par de très nombreuses études En revanche, dans un tiers des cas, il peut les aggraver. Lors de l'orgasme, le corps et le cerveau entrent dans un état de libération, déclenchant la sécrétion d'endorphines, la morphine naturelle du corps. Cette substance agit comme un analgésique, contribuant ainsi à atténuer d'autres douleurs musculaires.
Une étude irlandaise publiée en 2015 établit des liens entre l’orgasme et des effets bénéfiques sur le sommeil, l’anxiété, et plus généralement sur le système immunitaire et la durée de vie. Tout cela est dû à l'état de relaxation et de détente dans lequel l’orgasme conduit la personne qui en jouit. D’après les auteurs de l’étude, trois orgasmes par semaine permettraient de réduire de moitié le risque de maladies cardiovasculaires. De quoi faire de cette jouissance, une activité bien désirée.
L’orgasme, au-delà de sa dimension intime, s'avère être une activité aux bienfaits étonnants pour la santé, mais aussi aux particularités curieuses. Les études confirment son rôle dans le bien-être physique et émotionnel même si elles n'ont pas encore permis de le libérer de son statut de tabou. Une jouissance bien plus que désirée, elle devient une exploration intrigante des mystères du corps humain
Merck'n Sley Suprême Jean-Pierre