Banj Media, est un média inclusif et alternatif qui s’adresse aux générations connectées. À travers nos missions, nous nous engageons à fournir à notre public des informations, des analyses, des opinions et des contenus captivants qui reflètent la diversité et les intérêts de la jeunesse haïtienne.
Le Déclin du symbolisme du Dimanche dans les Traditions Haïtiennes
Dans de nombreuses cultures chrétiennes, le dimanche est universellement reconnu comme un jour sacré. C'est un moment dédié au repos et à la prière, en souvenir du jour où, selon la tradition biblique, Dieu se reposa après la création du monde. De même, il célèbre la résurrection de Jésus-Christ, événement central de la foi chrétienne, survenu un dimanche de Pâques.
Le terme "dimanche" tire son origine du latin "Dies Dominicus," signifiant littéralement "jour du Seigneur," et a été adopté par les premiers chrétiens pour désigner ce jour spécifique de la semaine.
Dans les sociétés occidentales, et particulièrement en Haïti, le dimanche revêt une importance particulière en tant que jour de repos et de loisirs. Outre sa dimension religieuse, le dimanche est également une occasion privilégiée pour visiter des proches, échanger des moments de convivialité en famille ou entre amis.
Autrefois, en Haïti, le dimanche était synonyme de divertissement et de détente. C'était l'occasion idéale pour se rendre au cinéma, partager un verre entre amis ou flâner en compagnie de son partenaire. Cependant, avec la montée alarmante de l'insécurité, cette tradition semble être en déclin.
De nos jours, de nombreux Haïtiens préfèrent rester chez eux le dimanche, évitant ainsi de s'aventurer dans les rues devenues dangereuses. Les lieux de divertissement sont souvent inaccessibles, et la peur de l'insécurité pèse sur la volonté des gens de sortir et de profiter pleinement de leur journée.
Il est poignant de constater comment l'évolution sociale a affecté les expériences et les souvenirs des différentes générations. Pour ceux nés dans les années 90, le cinéma, les crèmeries et les promenades sur le Champs de Mars étaient des éléments emblématiques de leur jeunesse, une source de souvenirs et de moments précieux partagés en famille ou entre amis.
Cependant, pour la génération née dans les années 2010, ces traditions semblent être reléguées au passé. Le Champs de Mars, autrefois un lieu de divertissement et de réjouissance, est maintenant associé à l'insécurité et à la fragilité. Les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent peut-être même pas son nom, et s'ils en ont entendu parler, ils ne peuvent imaginer les joies et les plaisirs qu'il offrait autrefois.
Le déclin de ces activités traditionnelles reflète un changement profond dans la société haïtienne, où les défis sécuritaires ont restreint la liberté de mouvement et la capacité des gens à profiter de leur temps libre. Les enfants ne connaissent plus l'effet bénéfique de visiter leurs proches le dimanche, ni la simplicité des jeux de balançoire et de glissade au Champ de Mars, un dimanche.
Ainsi, cette évolution est regrettable, car elle marque la disparition progressive d'une coutume et d'un symbolisme profondément enracinés dans la culture haïtienne. Le dimanche, autrefois symbole de bonheur et de convivialité, semble peu à peu perdre de son éclat. C'est le reflet d'une société en proie à des défis sécuritaires, privant ainsi le peuple haïtien de son droit à la détente et à la joie dominicale.
Shesly Python