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Banj a procédé ce samedi 11 novembre 2023 à la cérémonie de clôture de la quatrième édition du Programme d'Ideathon Communautaire (PIC), baptisé «PIC Nasyonal». Cette activité qui s'est déroulée dans les locaux de l'institution à Delmas 66 a permis de découvrir les 10 projets qui ont été sélectionnés parmi les nombreuses idées qui ont été recueillies cette année. C'était également l'occasion pour les participants de témoigner de l'importance de cette expérience enrichissante.
Le Programme d'Ideathon Communautaire a été lancé en 2020 avec pour objectif de créer plus de jeunes leaders au sein des communautés. Ce programme propulsé par Banj est supporté par l'Institut Républicain International (IRI), une organisation internationale qui fait de la promotion de la démocratie son cheval de bataille et par National Endowment for Democracy (NED) qui soutient les efforts qui visent à protéger la liberté dans le monde. Les trois premières éditions (2020, 2021, 2022) ont été réalisées dans les départements du Nord et du Nord-Est et à travers neuf (9) communes. Lancée le 15 mai dernier, la quatrième édition qui s'est étendue sur l'échelle nationale a duré environ 6 mois.
Pour cette cérémonie de clôture, le PDG de Banj Marc Alain Boucicault, la Directrice résidente de l'IRI en Haïti Ancuta Hansen, le Coordonnateur du PIC Gladimy Jean ainsi que certains jeunes leaders membres des projets sélectionnés ont été présents. D'autres invités ont également constitué l'assistance, alors que certaines personnes comme le Gestionnaire des programmes de l'IRI pour la Caraïbe Roger Mitchell ont pris part à la cérémonie virtuellement. C'est Juste-Cœur Beaubrun qui s'est chargé de conduire cette activité qui a été retransmise en direct sur les différentes plateformes de réseaux sociaux de Banj, afin de permettre à un plus grand nombre de personnes de bénéficier des différentes idées sur le leadership communautaire et l'entrepreneuriat qui ont dominé l'ordre du jour.
Dans ses propos d'introduction, le MC a souligné l'importance de PIC par ces mots : « C'est un programme qui aide les jeunes à travers les communautés d'impacter et d'apporter des solutions à des problèmes ». En signe de respect pour la patrie, le jeune Schneider Louis a magistralement interprété le premier couplet de la Dessalinienne. Banj est une institution qui a lancé ses activités en 2017, et qui se donne pour rôle de tisser les liens entre différents acteurs afin d'impacter positivement la situation économique du pays, au moyen de l'entrepreneuriat. Cela passe par plusieurs initiatives visant globalement l'impact positif sur les jeunes et sur les communautés, dans une perspective d'évolution.
Prenant la parole, le PDG de Banj Marc Alain Boucicault a rappelé le contexte qui a entouré le lancement de PIC en 2020, avec la pandémie de la COVID-19 qui battait son plein dans le monde. L'entrepreneur loue la collaboration entre Banj et IRI, deux institutions qui plaident en faveur d'un leadership d'action plutôt qu'un leadership de parole : « Ce mariage entre Banj et IRI vise à créer des initiatives qui permettent aux jeunes de se montrer comme des leaders qui agissent [...] Les jeunes sont les premiers impactés par ce programme, qui leur a permis de développer des collaborations avec les autorités locales ». Il a également fait part de son enthousiasme face à l'engouement manifeste des jeunes à travers le pays pour prendre part à une telle initiative : « Plus de 5000 jeunes et près de 3000 idées de projet recueillies, cela témoigne de leur volonté d'agir ». Monsieur Boucicault se dit fier du programme qui permet entre autres, un rapprochement entre les jeunes tout en instaurant ce qu'il appelle « une autre méthodologie d'enseigner ou d'expérimenter le leadership d'action».
La directrice résidente de l'IRI en Haïti Ancuta Hansen s'est adressée au nom de l'organisation. Elle cite le travail de cette structure internationale à but non lucratif et non partisan en Haïti qui vise à « accroître l'engagement citoyen dans les communautés à travers des programmes menés en collaboration avec les autorités locales, les organisations de base et les jeunes » dit-elle. Madame Hansen indique que le travail ne s'arrête pas là et profite de lancer un appel aux jeunes leaders pour leur rappeler que leur contribution « est la force motrice derrière une Haïti plus prospère, plus autonome et plus démocratique ». Au nom de l'IRI, la Directrice a remis une plaque de félicitations à l'équipe de Banj, reçue par Marc Alain Boucicault et Gladimy Jean, pour cette collaboration qu'elle juge fructueuse et qu'elle espère voir se poursuivre.
Gladimy Jean est le coordonnateur de PIC, il est identifié par Juste-Cœur comme celui qui porte en lui ce programme pour exprimer son implication. Dans son intervention, Monsieur Jean a présenté les chiffres de PIC. En quatre éditions, 21 communes ont été touchées directement donc sans tenir compte des autres communes qui ont bénéficié des retombées des différentes initiatives. 51 projets ont reçu le support du programme d'incubateur de Banj sur un total de 589 projets présentés. 2365 personnes dont 921 femmes ont participé aux différentes formations axées sur la Gestion des projets, la Collaboration avec les autorités locales et autres. PIC a notamment bénéficié de l'appui de 50 formateurs dans divers domaines qui ont partagé leur savoir via les différentes formations tenues dans le cadre du programme.
Les 10 projets retenus cette année ont été présentés aux personnes présentes dans la salle et également à plusieurs dizaines de personnes qui ont suivi l'activité en ligne. Ces différents projets sont :
Ce programme vise les adolescentes qui après une grossesse précoce ont du mal à se réintégrer socialement, leur permettant d'avoir accès à des formations manuelles, et sur le droit à la santé sexuelle.
Utilisation des déchets organiques pour la fabrication des composts et du charbon avec pour objectif de réduire les déchets dans le département
Restauration de la Place Publique Boisrond Tonnerre / Bouteille
Projet qui vise à Revitaliser la place publique Bouteille, à la rendre Attrayante tout en réduisant l'insalubrité et l'insécurité
Œuvrant dans la transformation agricole, afin de protéger les productions et les rendre disponibles le plus longtemps possible
Accorder au loisir son importance pour les jeunes, tout en propulsant les talents
Pour Faciliter l'accès aux soins de santé pour les Sourds-Muets
Production d'engrais naturel (Vermiculture) et Élevage de Lapins
Pour la production des fertilisants et des pesticides
Permettre au musée de redevenir une attraction touristique au sein du département
La création d'un réseau d'adduction pour favoriser l'approvisionnement en eau de la région
Faciliter la Géolocalisation au sein de la commune
Les projets du Sud-Est et du Nord-Est sont supportés à hauteur d'un million de gourdes, tandis que les autres reçoivent un support de 300 mille gourdes. Des fonds qui sont alloués grâce à la collaboration entre Banj, IRI et NED. Ce sont des projets qui sont encore en cours et qui ont besoin de beaucoup de supports selon les dires du Coordonnateur de PIC. Ces projets revêtent une grande diversité comme l'a souligné Juste-Cœur Beaubrun. Ils concernent la géolocalisation, la problématique de l'eau, la gestion du patrimoine, la production nationale et l'élevage, la santé, le loisir, l'agro-industrie, la gestion des déchets, le social.
« En raison de la condition sécuritaire difficile, tous les leaders des différents projets gagnants n'ont pas pu faire le déplacement », explique Gladimy. Hormis la présence des représentants des projets de la Grande-Anse, du Nord-Ouest de l'Ouest, du Sud-Est, du Centre, de l'Artibonite, du Nord, il y a eu des interventions à distance. Ces jeunes ont pris la parole à tour de rôle pour expliquer davantage leur projet et pour inviter toutes celles et tous ceux qui verraient de bon œil leurs initiatives, à les supporter économiquement ou autres formes de supports comme par exemple un apport en ressources humaines. « Le lancement de ces différents projets ne s'arrête pas là, ce n'est pas le produit final, les jeunes ont besoin du soutien des membres de la communauté, des acteurs à l'échelle nationale ou dans la diaspora » précise Gladimy.
En marge de la présentation des différents projets, l'artiste Vava a interprété une chanson de Michael Benjamin titrée Si m te gen zèl. Cette interlude a précédé un panel conduit par le Coordonnateur du programme et a permis aux leaders de s'exprimer davantage par rapport à l'expérience PIC. La coordonnatrice du Projet d'Appui et de Réinsertion des Jeunes de Pestel, Rebecca Desmont explique comment PIC a changé son avis de leader : « Avant j'attendais que d'autres institutions viennent vers nous pour réaliser nos projets, mais maintenant je sais que je peux moi-même partir à la recherche des opportunités pour ma communauté ». Rebecca qui se présente comme une militante des droits de la femme et coordonnatrice de Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA) pour la commune de Pestel, conseille aux jeunes d'avoir un esprit associatif et d'être créatif au sein de leur communauté.
Pour Lovely Adolphe du projet Lòsyè Sante de l'Ouest, PIC a renforcé son leadership et elle peut désormais grâce aux formations reçues, rédiger et présenter un projet correctement. « J'invite les jeunes à se questionner sur le rôle qu'ils peuvent avoir au sein de leur communauté, d'apprendre à identifier les problèmes, de discuter et de monter une équipe avec d'autres jeunes qui peuvent partager la vision, afin qu'ensemble vous puissiez apporter des solutions » conseille-t-elle avant de renchérir : « En tant que leader, il est important d'être à l'écoute des membres de votre équipe ».
De son côté Exequiel Semé qui coordonne le projet Konbit Dlo Lavizit se réjouit des bienfaits du Programme d'Idéathon Communautaire « PIC a renforcé ma confiance, et maintenant je suis prêt à oser et à participer dans d'autres initiatives du genre » explique-t-il avant d'ajouter avec humour « Vrèman gen bagay pou w reyalize l ou bezwen dè e dè kout PIC ». Fort de cette expérience, Exequiel propose aux jeunes de dissiper leur peur et d'aborder les membres de leur communauté qui avant eux ont fait des expériences, afin de prévoir les dangers potentiels et de les éviter.
La représentante du projet Vèmikonmpos du département Centre, Love Gabimaëlle Ceresier a tenu à rappeler que les différentes formations qu'ils ont suivies à PIC ont été réalisées à distance, ainsi elle déclare : « Si nous utilisons les réseaux sociaux (l'internet) à bon escient, nous pourrons bénéficier d'innombrables opportunités ». Elle a beaucoup mis l'accent sur les opportunités et conseille aux jeunes : « Dans vos initiatives, ayez toujours une parole d'honneur. Osez, car même si les choses sont difficiles, en Haïti il y a beaucoup d'opportunités ».
Au cours de sa deuxième intervention, Marc Alain Boucicault déclare aux jeunes « Vous êtes une pépinière d'espoir dans un pays qui s'éteint ». Il croit également que « PIC nous montre que certains ont encore de l'espoir et essaient encore ». Marc Alain a du même coup annoncé la cinquième édition du programme, le « PIC 5 » avec une mise en garde « N'attendez pas un PIC pour vous impliquer dans votre communauté [...] Il n'y aura jamais assez de fonds ni d'initiatives pour faire de vous l'agent du changement que vous devez être, c'est un choix qui est en vous… » Il a également eu des mots de félicitations et de remerciement à l'endroit des différentes institutions et des différents partenaires qui ont contribué à la réussite de ce programme avant de conclure « Tanpri, chanje Ayiti, nou bezwen sa ! ».
Merck'n Sley Suprême Jean-Pierre